Que faire en cas d’urgence ?

Des moments difficiles

Une personne en situation d’addiction peut traverser des moments difficiles pour sa propre sécurité et celle de son entourage. Ces situations d’urgence peuvent prendre différentes formes, qu’il s’agisse de la consommation de substances (comme l’alcool, les drogues) ou de comportements (comme les jeux d’hasard). Dans ces moments, il est parfois difficile de savoir comment réagir et vers qui se tourner, mais en cas de doute, il est primordial de contacter le numéro 112 (en Europe) ou le numéro 144 en Suisse pour obtenir de l’aide immédiate.

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Surdoses

Une overdose survient lorsqu’une personne consomme une trop grande quantité d’une substance, qu’il s’agisse de drogues illicites, de médicaments, d’alcool ou d’un mélange de plusieurs substances. L’overdose peut avoir des conséquences graves, voire fatales, car elle peut entraîner une réaction toxique dans le corps.  

Les symptômes d’une overdose varient en fonction des substances consommées. Pour l’alcool, il est plutôt question “d’intoxication” que d’overdose ou de surdose.  Celle-ci se produit lorsque la quantité consommée dépasse la capacité du corps à la métaboliser, provoquant un dysfonctionnement des fonctions vitales comme la respiration, le rythme cardiaque ou la régulation thermique, pouvant entraîner des lésions graves ou la mort.

De façon générale, les signes suivants peuvent être observés :  

  • Une baisse importante de la vigilance et/ou la perte de conscience en particulier pour les opioïdes, l’alcool, les benzodiazépines, le GHB ou la kétamine. En cas de nausées et vomissements simultanés à une baisse importante de vigilance, le risque d’obstruction des voies respiratoires peut entraîner un arrêt respiratoire suivi d’un arrêt cardiaque.  
  • Une dépression respiratoire dans le cas d’une overdose d’alcool, d’héroïne ou d’autres dépresseurs qui peut ensuite entraîner un arrêt cardiaque.  
  • Des signes cardiaques (p. ex. douleur à la poitrine, tachycardie) ou convulsifs (p. ex. crispation, douleurs abdominales, nausées, vomissements) dans le cas de prise de drogues stimulantes (cocaïne, amphétamines, méthamphétamine, ecstasy, cathinones) ou de cannabinoïdes de synthèse. 

Sevrage brutal d’alcool

Les symptômes d’un sevrage brutal surviennent lorsque la personne cesse de boire de l’alcool après une période de consommation excessive. Les symptômes peuvent différer d’une personne à l’autre :  

  • Hyperactivité du système nerveux autonome (par exemple, sueurs ou pouls supérieur à 100 battements par minute au repos) 
  • Tremblement des mains 
  • Insomnie 
  • Nausée ou vomissement 
  • Hallucinations temporaires visuelles (zoopsie), auditives ou tactiles ou illusions 
  • Agitation psychomotrice 
  • Anxiété 
  • Crises d’épilepsie 
  • Crise de Delirium Tremens 

Références

Connaître les dangers liés à la surdose d’alcool (Site National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism)

Les dangers d’un sevrage brutal : le Delirium Tremens (Site Stop-alcool.ch)

145 : Toxinfo suisse (Site Toxinfo)

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Intervention immédiate

En cas de suspicion d’overdose/surdose ou de sevrage brutal, il est crucial de demander une assistance médicale d’urgence immédiatement au numéro 144. L’administration de soins médicaux précoces peut être essentielle pour la survie de la personne.

L’intervention dépend de la substance, de la dose, des mélanges éventuels et du temps écoulé entre l’incident initial et l’intervention. D’une façon générale, voici ci-dessous des gestes qui peuvent aider :

Si la personne est inconsciente :  

  • La première chose à faire est de vérifier l’environnement afin de s’assurer qu’il soit sécurisé. Par exemple, faire attention à la présence de seringues, à des débris coupants, à un animal voulant défendre son ou sa propriétaire.
  • Si possible, se protéger avec des gants avant de manipuler la personne.
  • Parlez fort et/ou frottez énergiquement la poitrine afin de voir si la personne réagit. Pincer la peau fine sous le bras.
  • Vérifiez que la personne respire et son pouls, soit en posant sa main sur son torse, soit en écoutant sa respiration au niveau de sa bouche. Si cela est suffisant, il est possible d’observer le mouvement du torse pour voir les poumons se gonfler et se vider de haut en bas, si la personne est couchée sur le dos.
  • S’il n’y a pas de respiration, appeler le 144 et faire un massage cardiaque. Si possible, essayez de demander à une personne autour de vous d’aller chercher un défibrillateur. Continuer le massage cardiaque jusqu’à ce que les secours arrivent, n’hésitez pas à demander de l’aide aux personnes présentes.
  • S’il y a une respiration, placez la personne sur le côté en position latérale de sécurité. Surveillez que sa respiration soit stable, au minimum toutes les minutes, jusqu’à ce que la personne reprenne conscience. Si vous ne vous sentez pas de gérer la situation, vous pouvez appeler le 144.

Si la personne est consciente :

  • La maintenir éveillée en lui parlant de façon calme, malgré la situation, afin de ne pas l’alerter et provoquer chez elle davantage de stress. Proposer à la personne de marcher en notre compagnie, en gardant le focus relationnel avec elle.
  • Demandez-lui de respirer doucement, par exemple en vous calquant sur votre respiration.
  • Placer la personne sur le côté.
  • Récolter le plus d’informations à transmettre à l’équipe médicale.
  • Restez toujours avec la personne.
 Ne pas provoquer de vomissements et ne pas faire boire de liquides.

Références

Surdosage en méthadone (Sécurité des patients suisse CIRRNET)

Prise en charge des urgences en contexte addictologique (ResPAdd)

Guide de survie à une overdose (Nouveau Brunswick)

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Numéros d’urgence en Suisse

  • Ambulance / urgences vitales : 144
    Le terme “urgence vitale” désigne des situations nécessitant une intervention thérapeutique immédiate, comme un arrêt cardio-respiratoire, ou dans un délai de quelques minutes, heures ou jours selon la gravité. Favoriser la géolocalisation avec le téléphone portable, souvent demandé par la personne répondante du 144.
  • Ligne téléphonique overdoses : 145
    Cette ligne donne un conseil médical gratuit 24h/24 en cas d’intoxication ou de doute sur l’ingestion d’un produit. Il est aussi possible de consulter le site Toxinfo.
  • Pompiers : 118 
  • Police : 117

A noter que le numéro d’urgence en Europe est le 112. Quelle que soit l’urgence, cette centrale de coordination vous met en contact avec la centrale d’alarme de la police dans tous les pays européens, y compris la Suisse.  

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Évaluation médicale et suivi après la surdose

Afin de prévenir des complications dues à l’overdose, surdose, ou à l’intoxication alcoolique, l’accompagnement d’une personne doit être rigoureux et systématique.  

La personne pourra se faire accompagner par les professionnel·le·s de la santé d’un centre hospitalier, par un·e médecin de famille ou des professionnel·le·s des addictions.

S’il s’agit d’alcool, une intervention de repérage permettra d’évaluer une éventuelle dépendance à l’alcool et de prendre en charge la personne selon un protocole. 

Prévention d’une future overdose ou intoxication alcoolique

Des entretiens seront nécessaires pour établir un dialogue entre la personne et l’accompagnant·e des domaines socio-sanitaires en vue de prévenir un futur incident. Un soutien pluridisciplinaire sera souvent nécessaire.

Vous pouvez consulter l’annuaire pour contacter des professionnel·le·s.

 

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Soutien

Lorsqu’un·e proche fait face à une situation d’urgence, cela peut être une expérience traumatisante et bouleversante. Les proches peuvent ressentir un large éventail d’émotions, notamment la peur, l’anxiété, la colère, la culpabilité et la tristesse. Il est important de ne pas rester seul·e et de rechercher du soutien.  

  • Conseils des professionnel·le·s : les conseiller·ère·s, psychologues et thérapeutes peuvent fournir un soutien émotionnel et des conseils pour faire face aux émotions complexes liées à une overdose. Cela constitue également un soutien pour les proches, les aidant à comprendre et à gérer leur propre stress et chagrin.
  • Groupes de soutien : Participer à des groupes de soutien locaux ou en ligne peut être bénéfique. Ces groupes réunissent des personnes partageant des expériences similaires, offrant un espace pour partager des histoires, des conseils et des encouragements.
  • Thérapie familiale : La thérapie familiale peut aider les membres de la famille à comprendre les dynamiques familiales, à améliorer la communication et à trouver des moyens de soutenir le processus de guérison.
  • Réseau de soutien social : Parler à des ami·e·s de confiance, à d’autres membres de la famille ou à des collègues peut offrir un soutien émotionnel. Exprimer ses sentiments et partager son vécu peut aider à alléger le fardeau émotionnel.
  • Soigner ses ressources : Prendre soin de sa propre santé physique et mentale est essentiel. Les proches doivent se donner la permission de prendre du temps pour leur propre personne, de se reposer et de faire des activités qui les aident à se détendre.Vous pouvez consulter l’annuaire pour contacter des professionnel·le·s.

Références

Travailler pour et avec les personnes de l’entourage (Guide du réseau de prévention en alcoologie et en addictologie)