Dimension des risques

Modèle de représentation des risques liés aux drogues

Une étude menée par des expert·e·s a évalué la dangerosité de plusieurs drogues en croisant leurs effets sur les consommateurs et sur la société, donnant lieu à un graphique comparatif synthétique [1]Nutt, D. J., King, L. A., Phillips, L. D., & Independent Scientific Committee on Drugs. (2010). Drug harms in the UK : A multicriteria decision analysis. Lancet (London, England), 376(9752), 1558‑1565..

Ci-dessous est représentée une version simplifiée et adaptée d’un graphique issu de cette étude, qui classe la dangerosité de 20 drogues différentes en se fondant sur 16 critères établis par un comité d’expert·e·s au Royaume-Uni. Ces critères sont répartis en deux grandes catégories :

  • Méfaits sur le consommateur (affichés en violet), répartis en 9 sous-catégories ;
  • Méfaits pour les autres (affichés en rouge), regroupant 7 sous-catégories.

Pour chaque drogue, un score (allant de 0 à 100) est attribué pour chaque sous-catégorie. Ces scores sont ensuite pondérés en fonction de leur impact relatif pour obtenir un score global de dangerosité. Par exemple, dans le cas de l’alcool, un score de 26 est attribué pour les méfaits sur le consommateur et un score de 46 pour les méfaits sur autrui, ce qui donne un score global de 72 sur 100.

L’illustration présentée, tirée du rapport de la Commission Globale de Politique en Matière de Drogue, simplifie cette classification en regroupant certaines sous-catégories pour offrir une vision globale par drogue, sans détailler individuellement l’ensemble des 16 critères [2]La classification des substances psychoactives : Lorsque la science n’est pas écoutée. (2019). Global Commission on Drug Policy..

Mesurer les risques

En parlant des risques entrepris en consommant des drogues, il n’existe pas de façon parfaite de les quantifier. En effet, que les risques soient physiques, sociaux ou psychologiques, ils dépendent toujours de nombreux facteurs individuels, mais aussi collectifs. Ainsi, il faut considérer la fréquence de consommation, les dosages utilisés ou encore la sensibilité personnelle de chaque personne consommatrice, qui vont fortement affecter le niveau de prise de risque. Il en va de même au niveau social : l’acceptabilité d’une drogue, les connaissances générales sur un produit ou son système de distribution vont aussi influencer les risques entrepris [3]Dowdidik. La dangerosité des drogues. Drugz..

Pour évaluer le niveau de risque de différents produits, des analyses globales et l’utilisation des statistiques sont donc nécessaires. Les résultats par les différentes études mentionnées par la suite ne sont pas à interpréter comme des vérités générales.

Les scores de dangerosité des drogues sont dépendants des personnes consommatrices, du cadre social d’analyse et du système de notation des chercheurs et des chercheuses, tout cela durant une certaine période. Néanmoins ces conclusions restent intéressantes pour appréhender les dangers et les impacts de certaines drogues.

Déterminants sociaux de la santé

Les déterminants sociaux de la santé sont les conditions dans lesquelles les personnes naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent. Ils ont une grande influence sur la santé et le risque de développer une addiction [4]J.-M. Delile, Inégalités sociales de santé et addictions, Fédération Addictions, 2023.

Un bon environnement de vie, des liens sociaux solides ou un accès à l’éducation et à un revenu suffisant peuvent protéger la santé. À l’inverse, des difficultés économiques, l’isolement social ou un sentiment d’injustice peuvent augmenter le risque de problèmes d’addiction.

Les politiques sociales, la manière dont la société traite les inégalités et les possibilités offertes à chacun·e jouent donc un rôle essentiel. Travailler sur ces déterminants, c’est agir à la racine pour améliorer la santé de toutes et tous.

Exemples de déterminants sociaux de la santé favorables à la santé :

  • Soutien de la famille ou du réseau social
  • Revenus et logement stables
  • Accès à l’éducation et à l’emploi
  • Sentiment d’être reconnu·e et respecté·e dans la société